Le Balagan

Une newsletter pour partager avec vous mes questionnements sur la famille, le couple, le travail et le beau mélange de tout ça qui crée un joyeux balagan.

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Par Candice Satara
31 mai · 2 mn à lire
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La fin de l'année m'a aspirée

Le tunnel jusqu’aux vacances d’été me semble interminable

Hello à tous et à toutes

Comment allez-vous en ce mois en maivembre ? (contraction de mai et novembre)

Moi, c’est pas la grande, grande forme. Le tunnel jusqu’aux vacances d’été me semble interminable, les enfants sont intenables. La charge mentale de juin s’annonce costaud. Au milieu de tout ça, comme à ma bonne habitude, je me plains. Je crois qu’on ne s’y fait jamais vraiment, je veux dire, à ce sacrifice que représente la maternité. J’ai beau avoir quatre enfants, j’imagine toujours que je vais pouvoir avoir la première tartine grillée pour moi le matin, que je vais me reposer le week-end ou prendre une douche sans deux spectateurs. Et quand le contraire se produit, c'est-à-dire tout le temps, ça me met en colère, ça me frustre. Mais quand vais-je accepter cette réalité que j’ai souhaitée ? “Devenir parents demande un décentrement total de soi qui, au fond, n’a rien de naturel.”, écrit Marie Chétrit dans son livre Éducation positive, une question d’équilibre. (éditions Solar). À garder en tête. 

Les sur-sollicitations nous crèvent

Au moment où je commence à vous écrire, mon petit Eitan, 2 ans et demi crie “Mon crayooooon”. Depuis quelques semaines, il se balade avec un papier et un stylo en permanence. Dès qu’il égare un des deux, c’est le drame. Voilà, il est 21h12, jeudi soir, il est dans son lit, mais ne retrouve plus son crayon, alors il appelle. Pas la force. On arrive dans cette phase où les jumeaux font tout pour grappiller quelques minutes supplémentaires avec les parents le soir. Et nous, on en peut plus, on attend qu’une seule chose, pouvoir se poser, décompresser.

Les sur-sollicitations des petits avant le dodo me demandent de puiser en moi le peu d’énergie qu’il me reste et de réfréner ma colère. Car oui, c’est insupportable de devoir se lever 15 fois pour remettre une couette balancée par terre, ou essuyer un caca qui se pointe alors qu’on commençait juste… à dîner.  Hier, une jeune baby-sitter pleine d’entrain qui était censée venir remplacer ma nounou qui nous quitte fin mai, a jeté l’éponge après 2 jours d'adaptation. Elle a dit, je cite : “Ils sont très toniques, j’ai peur de ne pas y arriver”. Humm tonique”, on est d’accord, c’est un euphémisme pour dire ingérable ? Pourtant, sur le papier, elle semblait idéale, rebelote, il va falloir tester une autre personne en espérant que les petits diables l’acceptent. 

Et les ados qui vrillent

Mais ce ne sont pas les petits qui me causent le plus de soucis en ce moment, ce sont les deux pré-ados. Ces deux-là saisissent la moindre occasion pour nous la faire à l’envers. J’ai découvert cette semaine qu’ils avaient réussi à télécharger un jeu sur leur tel, à notre insu, et avaient joué chaque jour entre 5 et 6 heures. Quand j’entre dans leur chambre, j’ai toujours l’impression de les surprendre en flagrant délit de grosse bêtise. Les mecs se redressent et ne bougent plus. Suis-je à ce point effrayante ? L'obsession des écrans atteint un tel paroxysme que le soir, quand on s’endort, il arrive que j’entende l’un d’eux se glisser dans le salon pour récupérer discrètement l’appareil. L’aîné me ramène des mauvaises notes, et se met aussi à mentir, pour des conneries certes, mais il ment. Il sèche un cours de boxe, assure que son prof ne lui a pas rendu le contrôle et je le retrouve plié en dix dans la poubelle. 

On doit toujours être sur le qui-vive

Cela me rend un peu triste car je me dis qu’on a pas réussi à créer une relation de confiance avec eux. J’ai l’impression de m’enfermer dans une posture d’adulte critique et rabat-joie et de me couper d’eux. Je n’arrive plus à les comprendre, j’essaie pourtant de faire de mon mieux. Je voudrais me rappeler de l’ado que j’étais et de ce que je reprochais à mes parents. Mais j’ai tout oublié, est-ce que j’étais aussi déroutante, agaçante ? Probablement, un jour, ma mère, visiblement à bout de moi, a coupé mon jean Cimarron vert. Si, si, elle a coupé la jambe, comme ça. Le truc était irrécupérable, et j’avais vraiment la haine. Enfin, voila, les chiens ne font pas des chats, j’ai moi-même récemment jeté une paire de basket en lambeaux que mon cadet s’acharnait à porter. 

Je termine avec une note plus réjouissante. D’après une étude parue récemment, si nos enfants ont l’air d’en avoir rien à faire de nos conseils, en réalité ils nous écoutent et enregistrent. Et ouais. « Même s’ils ne semblent pas réceptifs sur le moment, nous constatons que certains conseils ont quand même des bénéfices à plus long terme », écrit l’autrice de l’étude. OUF, tout n’est pas perdu.  Et avant de vous laisser, je vous partage une dernière trouvaille. Devinez quel est le jour de la semaine où les enfants (3-6 ans) sont les plus chiants ? Et bien c’est le…vendredi !

Sur ce, bon week-end !